« « Je m'appelle Paco de Lucia, d'après le prénom de ma mère : Paco, le fils de Lucia. » Francisco Sánchez Gómez... »
Guitariste doté d'une grande virtuosité, Paco de Lucia s'est imposé comme le chef de file du flamenco moderne et s'est illustré dans des registres aussi variés que la musique classique, le jazz ou l'improvisation qu'il a nourrie de ses origines andalouses. De son vrai nom Francisco Sánchez Gómez, né en 1947 à Algésiras dans la province de Cadix, en Espagne, Paco de Lucia est décédé d'une crise cardiaque le 25 février 2014 à Cancùn, au Mexique. Outre son interprétation du Concerto d'Aranjuez, enregistré en 1991, son oeuvre comprend de multiples collaborations restées fameuses avec Chick Corea, Larry Coryell ou Camarón de la Isla, avec lequel il a gravé neuf albums entre 1969 et 1977. Le trio de guitaristes qu'il a formé avec ses John McLaughlin et Al di Meola a acquis une notoriété mondiale avec les albums Friday Night in San Francisco (1981) et Passion, Grace and Fire (1983), assortis de tournées.
« Je m'appelle Paco de Lucia, d'après le prénom de ma mère : Paco, le fils de Lucia. » Francisco Sánchez Gómez est né le 21 décembre 1947 à Algésiras, dans le sud de l'Andalousie. Les « Paco » sont légion à jouer dans les rues. Aussi, est-il d'usage de les différencier en ajoutant le prénom de leur mère. «
Avant
même
de
poser
les
doigts
sur
un
manche
de
guitare,
je
connaissais
tout
du
flamenco
:
les
rythmes
les
plus
complexes,
le
langage
».
Il
est
le
benjamin
d'une
famille
de
musiciens
:
ses
frères
Ramon
de
Algeciras
et
Pepe
de
Lucia
mèneront
une
carrière
de
guitariste,
pour
l'un,
et
de
chanteur
de
flamenco,
pour
l'autre.
Il
reçoit
ses
premières
leçons
de
son
père,
ouvrier
dans
une
usine
le
jour
et
guitariste
dans
les
auberges
le
soir.
Après
leur
travail,
les
«
tocaores
»
prolongent
les
nuits
festives
dans
le
patio
de
la
maison
familiale.
Le
petit
Paco
de
Lucia
peaufine
technique
et
dextérité
à
leur
contact.
Il
quitte
définitivement
l'école
à
9
ans
et
consacre
10
à
12
heures
par
jour
à
la
musique
pour
subvenir
aux
besoins
de
la
famille.
Ce
travail
d'apprentissage
acharné
finit
par
payer.
Il
donne
sa
première
représentation
à
la
radio
locale
d'Algésiras
en
1958.
À
11
ans,
sa
prestation
est
stupéfiante
et
sa
technique
sensationnelle.
Un
an
plus
tard,
il
accompagne
son
frère
Pepe
au
concours
Certamen
Flamenco
de
Jerez.
Le
public
découvre
un
musicien
prodigieux
qui
a
déjà
saisi
les
nuances
et
les
subtilités
du
flamenco,
El
Duende.
Un
prix,
spécialement
créé
pour
saluer
le
talent
du
jeune
artiste,
lance
sa
carrière.
La
bourse
obtenue
permet
d'enregistrer
le
premier
album
en
duo
avec
son
frère
:
Los
Chiquitos
de
Algeciras
en
1961.
Entre
itinérances
et
rencontres
Doté
d'une
rare
virtuosité,
le
jeune
Paco
de
Lucia
est
engagé
par
la
compagnie
du
célèbre
danseur
José
Greco.
Il
a
juste
14
ans.
Avec
la
troupe,
il
parcourt
les
scènes
internationales
et
côtoie
les
grands
maîtres
du
flamenco
comme
Mario
Escudero
ou
Sabicas.
Très
vite,
performances
scéniques
et
enregistrements
se
succèdent
:
deux
albums
avec
Ricardo
Modrego
en
1965
et
plusieurs
avec
son
frère,
Ramon
de
Algeciras.
En
1967,,
l'artiste
publie
son
premier
album
personnel
La
Fabulosa
Guitarra
de
Paco
de
Lucía.
Dès
lors,
les
enregistrements
solo
s'enchaînent
:
Fantasia
Flamenca
en
1969
et
surtout
El
Duende
Flamenco
de
Paco
de
Lucía
en
1972
;
Fuente
y
Caudal
en
1973
et
Almoraima
en
1976,
sur
lesquels
son
empreinte
est
plus
évidente.
Le
guitariste
réinvente
son
jeu
à
chacun
de
ses
albums
et
développe
son
propre
style,
mêlé
d'audaces
et
d'une
extrême
sensibilité.
1978
marque
sa
rencontre
avec
le
chanteur
et
ami
Camarón
de
la
Isla.
À
eux
deux,
ils
forment
le
tandem
le
plus
influent
de
toute
l'histoire
du
flamenco,
lui
offrant
ses
heures
les
plus
enflammées.
«
En
tournée,
nous
partagions
la
même
chambre
d'hôtel.
Nous
étions
très
créatifs
et
avions
de
grands
rêves.
Je
préférais
le
chant
à
la
guitare.
Pour
lui,
c'était
l'inverse.
Parfaitement
complémentaires,
nous
improvisions
des
nuits
entières.
»
Neuf
albums
naîtront
de
cette
complicité
avant
la
disparition
du
chanteur,
en
1992.
Toutefois,
c'est
l'album
Fuente
y
Caudal,
avec
la
mythique
rumba
«
Entre
Dos
Aguas
»,
fruit
du
hasard
d'une
improvisation
en
studio,
réédité
en
1986,
qui
l'érigeront
définitivement
l'ambassadeur
mondial
du
flamenco.
L'empreinte
d'un
style
Paco
de
Lucía
opère
une
authentique
révolution
sur
la
scène
traditionnelle
en
lui
insufflant
un
vent
de
modernité
par
l'introduction,
entre
autres,
d'instruments
improbables
comme
le
saxophone,
la
basse
ou
le
cajon,
qui
deviendra
un
incontournable
de
la
musique
flamenca.
L'oeuvre
de
Paco
de
Lucía
déroute
autant
par
sa
richesse
et
sa
diversité
que
par
l'exaltation
de
ses
origines,
qu'elle
revendique
avec
fougue.
«
Je
suis
un
guitariste
de
flamenco
»
affirme-t-il,
«
avec
une
main
sur
la
tradition
et
l'autre
qui
fouille,
qui
cherche
autre
chose...
».
C'est
cet
esprit
de
recherche,
ce
goût
du
risque
qui
le
conduisent
à
visiter
des
univers
aussi
différents
que
le
jazz
ou
la
musique
classique.
Il
adapte
et
enregistre
notamment
des
pièces
de
Manuel
de
Falla
en
1978
et,
quelques
années
plus
tard,
en
1991,
il
propose
une
interprétation
exceptionnelle
de
l'oeuvre
majeure
de
Joaquín
Rodrigo,
le
Concerto
d'Aranjuez,
saluée
par
le
compositeur
en
personne.
Entre-temps, il se frotte au jazz en s'associant à Larry Coryell, Chick Corea ou encore John McLaughlin et Al di Meola, avec lesquels ils forment un trio resté dans l'histoire de la guitare. L'album Friday Night in San Francisco, sorti en 1981 à l'issue d'une tournée mondiale, constitue la meilleure vente pour un disque de guitare instrumental. En 1998, le « tocaor » ose enfin le chant et pose sa voix dans Luzia. Bouleversant d'intensité, il chante en l'honneur de sa mère et en hommage à son complice Camarón de la Isla, mort six ans plus tôt. « J'ai toujours peur de me répéter. J'ai besoin de montrer que j'ai toujours quelque chose à dire avec la guitare. »
Résidant
à
Palma
de
Majorque
jusqu'à
ses
derniers
jours,
Paco
de
Lucia
est
mort
d'une
crise
cardiaque
survenue
sur
une
plage
de
Cancùn,
au
Mexique,
le
25
février
2014,
alors
qu'il
séjournait
avec
ses
enfants.
Il
était
âgé
de
66
ans.
Guitare
et
Flamenco
Pendant
plus
de
30
ans,
Paco
de
Lucía
n'a
cessé
d'explorer
et
de
repousser
les
limites
d'un
genre.
Et
quels
que
soient
ses
apports,
le
flamenco
est
devenu,
entre
ses
doigts,
résolument
sublime
et
moderne.
Ses
confrontations
avec
l'improvisation,
le
jazz,
le
classique,
son
insatiabilité
musicale
on
enrichi
son
oeuvre
et
offert
des
pistes
d'expérimentation
aux
jeunes
guitaristes
en
quête
de
renouveau.
Grammy
Award
du
meilleur
album
de
flamenco
en
2004
avec
Cositas
Buenas,
meilleur
album
de
jazz
latin
en
2005
(Bilboard
Latin
Awards),
l'artiste
a
transcendé
tous
les
genres
et
s'est
imposé
comme
le
«
plus
universel
»
des
musiciens
de
flamenco.
En
2004
encore,
l'Espagne
l'ordonna
«
Principe
de
Asturias
de
las
Artes
»,
une
des
plus
hautes
distinctions
hispaniques.
Plus
qu'un
prince,
Paco
de
Lucía
demeure
une
légende.
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