« Tout au long de la période d’évolution de la guitare, beaucoup de musiciens célèbres tels que les Beatles, Jimi Hendrix ou Les Paul Gibson ont marqué l’histoire de la guitare acoustique ou électrique en apportant sa contribution... »
Tout
au
long
de
la
période
d’évolution
de
la
guitare,
beaucoup
de
musiciens
célèbres
tels
que
les
Beatles,
Jimi
Hendrix
ou
Les
Paul
Gibson
ont
marqué
l’histoire
de
la
guitare
acoustique
ou
électrique
en
apportant
une
contribution
très
précieuse
à
la
croissance
et
la
visibilité
de
l’un
des
instruments
à
cordes
les
plus
populaires
au
monde.
Pour
arriver
à
maîtriser
la
guitare,
vous
n’aurez
pas
à
assimiler
une
multitude
de
faits
historiques
sur
les
grands
guitaristes
et
leur
contribution,
toutefois,
vous
familiariser
avec
l’histoire
de
la
guitare
cordes,
ses
ancêtres
et
ses
origines
espagnoles
,
peut
agrémenter
le
processus
d’apprentissage
de
cet
instrument.
Histoire
de
la
guitare
–
d’où
vient
cet
instrument
?
La
guitare
est
un
instrument
noble
et
ancien,
dont
l’histoire
remonte
à
plus
de
4000
ans.
Les
théories
à
propos
de
l’ascendance
de
la
guitare
sont
nombreuses.
L’une
d’elles
propose
que
la
guitare
soit
une
évolution
du
luth
ou
même
de
la
cithare
–
instrument
de
prestige
dans
la
Rome
antique.
Cependant,
les
recherches
menées
par
le
spectroscopiste
américain
Michael
Kasha
dans
les
années
1960
ont
démontré
que
ces
allégations
sont
sans
fondement.
Il
a
démontré
que,
bien
que
voisine
du
luth,
la
guitare
constitue
une
famille
différente
d’instruments
:
son
évolution,
par
plusieurs
aspects,
n’est
pas
pareille
à
celle
du
luth.
Ce
dernier
et
la
guitare
ont
des
ancêtres
communs,
mais
cela
n’a
eu
aucune
influence
sur
le
développement
de
la
guitare.
La
seule
«
preuve
»
appuyant
la
théorie
«
kithara
»
est
la
similitude
entre
le
mot
grec
«
cithare
»
et
le
mot
espagnol
«
guitarra
».
Il
est
difficile
d’imaginer
comment
la
guitare
pourrait
avoir
évolué
à
partir
de
la
cithare,
qui
était
un
modèle
d’instrument
complètement
différent,
à
savoir
la
«
lyre
»,
sans
doute
l’un
des
instruments
les
plus
anciens.
Les
civilisations
anciennes
ont
laissé
des
représentations
de
lyres
aux
formes
plus
variées.
L’instrument
est
ainsi
confondu
avec
la
cithare.
A
la
différence
de
cette
«
harpe
»,
la
caisse
de
résonnance
est
très
étroite;
parfois,
elle
est
même
inexistante!
De
plus,
le
nombre
de
cordes,
très
limité
(de
5
à
8),
réduisait
l’instrument
à
un
rôle
d’accompagnement
du
chant.
Il
serait
donc
extrêmement
étrange
que
cette
sorte
de
harpe
de
forme
carrée
5
à
8
cordes
ait
donné
son
nom
à
l’instrument
espagnol
à
quatre
cordes,
la
«
guitarra
».
Dr.
Kasha
s’est
penché
sur
la
question;
il
s’est
aussi
demandé
d’où
les
Grecs
avaient
obtenu
le
nom
«
cithare
».
Il
soupçonne
que
les
Grecs
aient
emprunté
le
vieux
nom
persan
d’un
autre
instrument
à
4
cordes,
le
«
chartar
».
Les
premiers
instruments
à
cordes
dans
l’histoire
de
la
guitare
Les
premiers
instruments
à
cordes
connus
des
archéologues
sont
la
harpe-bol,
un
instrument
à
cordes
aujourd’hui
très
rare,
et
le
«
tambûr
»,
qui
désigne
une
famille
de
luths
à
manche
long,
fort
différents,
répandus
en
Chine,
en
Ouzbékistan,
au
Kazakhstan,
en
Inde,
en
Afghanistan,
en
Iran,
en
Irak,
en
Azerbaïdjan,
au
Tadjikistan,
en
Turquie,
etc.
Cependant,
il
ne
s’agit
pas
d’un
instrument
de
percussion
malgré
l’homophonie
du
tambour,
mais
d’un
instrument
à
cordes
pincées.
Le
«
tambûr
»,
qui
a
traversé
le
Moyen
Âge
et
l’époque
moderne
sous
différents
noms,
a
essentiellement
évolué
avec
les
Romains,
qui
ont
un
peu
plus
tard
élargi
le
manche
pour
que
celui-ci
puisse
accueillir
quatre
cordes
et
adopter
une
caisse
ovale.
Les
archéologues
ont
également
trouvé
de
nombreux
vestiges
similaires
dans
les
ruines
de
l’ancienne
Perse
et
de
la
culture
mésopotamienne.
Beaucoup
de
ces
instruments
à
cordes
ont
survécu
jusqu’à
l’époque
moderne
sous
une
forme
presque
indemne
et
sont
encore
utilisés
aujourd’hui,
tels
que
le
«
saz
»
turc
à
manche,
la
«
tamburitsa
»
slave,
le
«
setâr
»
iranien,
le
«
panchtar
»
afghan
et
le
bouzouki
grec.
La
plus
ancienne
guitare
du
monde
Pendant
la
même
période,
une
sorte
de
guitare
a
vu
le
jour.
Âgée
de
3500
ans,
voilà
la
guitare
«
vintage
»
ultime!
L’instrument
à
cordes
qu’utilisait
la
chanteuse
égyptienne
Har-Mose
har-mosehar-mose
Selon
les
documents
archéologiques
disponibles,
la
chanteuse
égyptienne
Har-Mose
aurait,
pendant
le
règne
de
la
reine
Hatchepsout
(qui
fut
couronnée
en
1503
avant
Jésus-Christ),
utilisé
une
guitare
comme
instrument.
Dès
lors,
ce
type
primitif
de
guitares
est
devenu
très
populaire
et
a
été
introduit
à
la
communauté
européenne
par
les
Égyptiens
et
les
Mésopotamiens.
Au
début,
l’instrument
avait
trois
cordes
et
un
plectre
suspendu
au
col
par
un
cordon.
La
caisse
de
résonance
était
faite
de
bois
de
cèdre
poli
et
un
morceau
de
cuir
était
placé
sur
la
table
d’harmonie
de
l’instrument.
Un
peu
plus
tard,
une
quatrième
corde
a
été
ajoutée
pour
permettre
l’unisson.
Cette
«
guitare
»
de
quatre
cordes
s’est
vite
répandue
dans
la
plupart
des
pays
européens
au
cours
de
la
fin
du
Moyen
Âge
et
au
début
de
la
renaissance.
Au
16e
siècle,
on
a
fait
place
à
une
cinquième
corde.
Ces
guitares
de
l’époque
de
la
Renaissance
étaient
très
semblables
à
la
guitare
moderne
de
12
cordes
:
elles
avaient
un
son
plus
riche
que
les
guitares
précédentes.
Finalement,
une
sixième
corde
a
été
ajoutée
à
l’instrument
au
17e
siècle.
Qu’est-ce
qu’une
guitare
exactement
?
Afin
de
distinguer
les
guitares
des
autres
membres
de
la
famille
des
«
tambûrs
»,
il
nous
faut
définir
ce
qu’est
une
guitare
précisément.
Le
Dr.
Kasha
définit
une
guitare
comme
étant
«
un
instrument
à
cordes
pincées
joué
avec
les
doigts
ou
avec
un
plectre,
ayant
un
long
manche
fretté,
une
table
d’harmonie
plate
en
bois,
une
caisse
de
résonnance,
une
tête
et
un
dos
plat,
ayant,
le
plus
souvent,
des
flancs
incurvés
».
La
plus
ancienne
représentation
iconographique
connue
d’un
instrument
présentant
toutes
les
caractéristiques
essentielles
d’une
guitare
est
une
sculpture
sur
pierre.
Celle-ci
se
trouve
à
Alaca
Höyük
en
Turquie
–
chez
les
Hittites,
un
peuple
dont
la
langue
est
rattachée
aux
Indo-Européens,
et
dont
la
fin
de
l’empire
est
obscure
et
peu
connue.
Le
luth
espagnol
–
Le
premier
manche
avec
des
frêtes
luth-espagnolluth-espagnolCe
sont
les
Maures
qui
ont
emmené
le
luth
en
Espagne.
Le
«
tambûr
»
avait
pris
une
autre
ligne
d’évolution
dans
les
pays
arabes,
en
Turquie,
en
Grèce
et
en
Arménie
:
on
a
changé
ses
proportions,
mais
on
le
laissa
«
fretless
»
(sans
frette).
Quant
aux
Européens,
ils
ont
ajouté
des
frettes
et
ont
appelé
l’instrument
importé
un
«
luth
»,
nom
découlant
de
l’espagnol
«
laúd
»
qui,
lui,
est
issu
de
l’arabe
al-aoûd
(«
le
bois
»).
Un
luth
est
défini
comme
un
instrument
à
cordes
pincées
ayant
une
caisse
de
résonnance
bombée
en
forme
de
demi-poire,
un
manche,
un
petit
chevalet
similaire
à
celui
de
la
guitare,
un
renfort
au
point
de
jeu
ainsi
que
de
nombreuses
cordes.
L’angle
entre
le
manche
et
le
cordier
est
quasi
perpendiculaire.
Cela
a
une
grande
importance
pour
supporter
la
forte
pression
des
onze
ou
douze
cordes
(en
nylon
et
en
métal
fileté),
couplées
et
fixées
par
des
chevilles
en
bois.
Voilà
donc
pourquoi
la
théorie
de
l’évolution
par
le
luth
n’est
qu’une
théorie
parmi
tant
d’autres…
Il
est
difficile
de
voir
comment
la
guitare
«
classique
»
–
avec
son
long
manche
fretté,
sa
table
d’harmonie
plate
en
bois,
son
dos
plat
et
ses
flancs
incurvés
–
pourrait
avoir
évolué
à
partir
du
luth
qui,
lui,
a
un
manche
très
court,
un
grand
nombre
de
cordes,
un
corps
aux
formes
de
voûtes,
etc.
La
guitare
Le
mot
«
guitare
»
vient
du
mot
«
guit
»
qui,
lui,
provient
du
sanskrit
«
sangîta
»
(cela
veut
dire
«
musique
»),
et
du
mot
«
târ
»
(un
mot
issu
des
langues
de
l’Asie
centrale
et
du
nord
de
l’Inde)
qui
signifie
«
corde
».
Autre
hypothèse
plausible
:
le
mot
«
guitare
»
proviendrait
du
grec
«
kithara
»
–
par
l’arabe
«
qîtâra
».
Beaucoup
d’instruments
à
cordes
qui
ont
été
utilisés
sous
une
forme
presque
inchangée
dans
l’histoire
de
la
guitare
depuis
plusieurs
milliers
d’années
existent
en
Asie
centrale
à
ce
jour
et
sont
préconisés
parmi
les
trouvailles
archéologiques
de
la
région.
Plusieurs
ont
des
noms
qui
se
terminent
par
«
tar
»,
avec
un
préfixe
indiquant
le
nombre
de
cordes.
Le
dotâr
Le
(«
deux
cordes
»
en
persan)
est
un
luth
traditionnel
à
long
manche.
dotar-longdotar-long
Il
a
été
découvert
en
Asie
centrale
et
en
Iran.
Sa
provenance
est
possiblement
le
«
tambûr
»
du
Khorassan
décrit
par
Al-Farabi
(Xe
siècle)
dans
son
essai
Kitab
Al
Musiqi
Al
Kabir
(«
Livre
de
la
grande
musique
»).
Longtemps
réservé
aux
nomades
et
bardes
bakhshis,
il
est
devenu,
au
XIXe
siècle,
un
instrument
acceptable
dans
les
musiques
savantes
de
l’Ouzbékistan,
du
Tadjikistan,
du
Turkménistan
et
des
Ouïghours.
Il
existe
aussi
des
versions
très
particulières
:
plus
proches
du
«
rabâb
»
en
Inde
et
au
Bangladesh,
et
plus
proches
du
sitar
indien
en
Afghanistan.
Le
sitar
indien
Le
sitar
indien
a
certainement
pris
son
nom
du
«
sétar
»
perse.
Il
s’agit
d’une
sorte
de
luth
à
manche
long.
C’est
aussi
un
symbole
de
la
musique
indienne,
créé
d’après
la
légende
par
Amir
Kushro,
au
XIVe
siècle.
Au
départ
une
simple
version
à
trois
cordes
dérivée
du
«
tambûr
»
perse,
au
fil
des
siècles,
il
s’est
transformé
en
un
instrument
totalement
nouveau,
à
cause
des
différences
culturelles
et
des
idéaux
des
régions.
sitar-indiensitar-indien
Au
XVIIIe
siècle,
une
quatrième
corde
fut
ajoutée
à
l’instrument,
puis,
au
XIXe
siècle,
ce
fut
les
tarafs,
les
cordes
sympathiques,
puis
sa
forme
imposante,
le
tout
pour
jouer
dans
le
«
durbar
»,
la
Cour
des
rois.
Le
chartar
De
par
sa
petite
taille,
le
chartar
était
l’instrument
par
excellence
pour
les
voyageurs,
les
marchands
et
les
marins
du
monde
antique.
Le
chartar
persan
(instrument
à
4
cordes
de
petite
taille)
est,
un
jour,
arrivé
en
Espagne;
ensuite,
ses
composants
et
sa
forme
ont
quelque
peu
changé,
et
celui-ci
devint
connu
sous
le
nom
«
guitarra
»
ou
«
chitarra
».
De
quatre,
à
cinq,
pour
guitare
à
six
cordes
Comme
nous
l’avons
vu
au
travers
de
l’histoire
de
la
guitare,
ses
ancêtres
sont
apparus
en
Europe
en
provenance
d’Égypte
et
de
Mésopotamie.
Ces
premiers
instruments
avaient,
le
plus
souvent,
quatre
cordes.
De
plus,
comme
nous
l’avons
vu
un
peu
plus
tôt,
le
mot
«
guitare
»
est
dérivé
de
l’ancien
perse
«
chartar
»
qui,
par
une
traduction
directe,
signifie
«
quatre
cordes
».
Plusieurs
de
ces
instruments
et
leurs
variations
–
qui
avaient
trois
à
cinq
cordes
–
peuvent
être
aperçus
dans
les
vieux
manuscrits
médiévaux
illustrés
ou
encore
sculptés
dans
la
pierre
des
églises
et
cathédrales
de
l’époque
romaine
jusqu’au
Moyen
Age.
guitare-renaissance-italieguitare-renaissance-italie
Dès
le
début
de
la
Renaissance,
c’est
durant
cette
période
de
l’histoire
de
la
guitare
que
le
type
de
guitare
avec
4
paires
de
cordes
à
unisson
est
devenu
dominant,
du
moins
dans
la
plupart
des
pays
européens.
La
musique
la
plus
ancienne
connue
et
jouée
avec
ce
type
d’instrument
a
été
écrite
au
16e
siècle
et,
plus
précisément,
en
Espagne.
La
«
guitare
»
(à
5
cordes)
est
apparue
en
Italie
sensiblement
au
même
moment.
Celle-ci
a
remplacé
progressivement
les
instruments
à
quatre
cordes.
L’accordage
standard
était
réglé
en
la
(A),
ré
(D),
sol
(G),
si
(B),
mi
(E),
comme
les
cinq
premières
cordes
de
la
guitare
moderne.
Au
début,
ces
instruments
avaient
moins
de
8
cases,
mais,
au
fur
et
à
mesure
que
la
guitare
a
évolué,
on
a
augmenté
d’abord
à
10,
puis
à
12
cases,
cela
offrant
ainsi
plus
de
«
variations
»
et
perspectives
musicales.
Début
de
la
guitare
à
6
paires
de
cordes
par
Antonio
Stradivari
(1680)
Guitare-renaissance
guitare-renaissance
Une
sixième
paire
de
cordes
a
été
ajouté
par
Antonio
Giacomo
Stradivari,
un
luthier
(fabricant
de
violons
et
d’autres
instruments
à
cordes)
italien
–
le
plus
important
de
sa
profession
au
17e
siècle.
Par
la
suite,
les
fabricants
de
guitares
de
toute
l’Europe
ont
suivi
la
tendance.
Le
modèle
à
six
paires
de
cordes
fait
progressivement
place
à
six
cordes
simples,
et
encore
une
fois,
il
semble
que
les
Italiens
en
aient
été
la
«
force
motrice
»
de
cette
modification
(la
guitare
à
six
cordes
peut
donc
être
considérée
comme
étant
une
évolution
de
l’instrument
à
douze
cordes,
plutôt
que
l’inverse,
comme
le
prétendent
plusieurs
théoriciens).
La-Guitare-de-Georges-Louis-PanormoLa-Guitare-de-Georges-Louis-PanormoDans
la
transition
vers
la
guitare
à
six
cordes
simples,
il
semble
que
certains
des
instruments
à
cinq
cordes
existants
aient
été
convertis
pour
le
nouvel
accordage
«
idéal
».
Ce
fut
une
tâche
relativement
simple
pour
les
luthiers
de
l’époque.
Par
exemple,
une
guitare
ornée
par
le
maître
allemand
de
Hambourg,
Joakim
Thielke
(1641
–
1719),
a
été
modifiée
de
cette
façon.
Notez
que
cet
instrument
ne
comportait
que
8
cases.
Puis,
au
début
du
19e
siècle,
la
guitare
telle
qu’on
la
connait
aujourd’hui
commença
à
prendre
forme.
Une
vingtaine
d’années
après
l’apparition
de
la
première
guitare
à
6
corde
de
Georges
Louis
Panormo,
la
guitare
moderne
«
classique
»
a
pris
sa
forme
actuelle
lorsque
le
fabricant
espagnol
Antonio
Torres
a
augmenté
la
taille
du
corps,
a
modifié
ses
proportions
et
mis
en
place
de
nouveaux
composants,
et
ce,
vers
1850.
Cette
conception
a
radicalement
amélioré
le
son,
la
tonalité
et
la
projection
de
l’instrument
–
celle-ci
est
d’ailleurs
très
vite
devenue
le
standard
en
matière
de
conception.
Guitare
par
Antonio
Torres,
1859
Guitare-Antonio-TorresGuitare-Antonio-Torres
Depuis
elle
est
essentiellement
restée
inchangée;
il
s’agit
donc
du
standard
actuel.
Le
début
de
la
guitare
électrique
et
des
cordes
d’acier
–
la
naissance
d’un
nouveau
répertoire
musical
À
peu
près
au
même
moment
qu’Antonio
de
Torres
donna
à
la
guitare
la
forme
et
les
dimensions
de
la
guitare
classique
lui
permettant
de
commencer
à
faire
sa
percée
en
Espagne,
des
milliers
d’Allemands
ont
immigré
aux
États-Unis
–
dont
Christian
Fredrich
Martin.
Guitare-CF-Martin-usine-1912Guitare-CF-Martin-usine-1912En
arrivant
à
New
York,
il
s’installe
au
196,
rue
Hudson,
dans
l’ouest
de
la
ville.
Le
premier
atelier
de
Martin
abrite
une
petite
installation
de
production
dans
la
salle
du
fond,
et
un
magasin
au
détail
de
musique
à
l’avant.
Cette
boutique
a
été
le
précurseur
de
CF
Martin
&
Company,
qui
est
toujours
familiale
et
exploitée,
dont
le
CEO
actuel
est
CF
Martin
arrière-petit-fils
arrière,
CF
Martin
IV
à
partir
de
2007.
Sous
l’influence
de
son
épouse,
Odile
Lucie
Kühler
(la
fille
du
célèbre
luthier
Karl
Kühler
de
Vienne),
Martin
déménage
sa
manufacture
à
Nazareth,
en
Pennsylvanie,
où
il
se
trouve
encore.
Un
peu
plus
tard,
il
ouvre
un
nouvel
établissement
de
fabrication
d’instruments
de
musique,
à
Mexico.
guitare-barrages-en-Xguitare-barrages-en-XMartin
innova,
créa
un
nouveau
modèle
de
guitare
avec
caisse
«
flat-top
»
qui
est
encore
très
populaire
aujourd’hui.
Au
même
moment,
il
a
commencé
à
fabriquer
des
guitares
avec
un
nouveau
système
de
«
brace
»
en
X
(connu
sous
le
nom
Anglais
de
«
X-brace
system
».
Ce
dernier
fournit
davantage
de
«
sustain
»
à
l’instrument,
et
voilà
la
façon
dont
sont
fabriquées
la
plupart
des
guitares
acoustiques
modernes.
Les
cordes
en
acier
ont
commencé
à
être
largement
utilisées
dans
les
1900.
Celles-ci
offraient
une
meilleure
résonance,
mais
l’augmentation
de
la
tension
était
trop
accrue
pour
le
type
de
guitare
que
fabriquait
Martin.
D’où
la
naissance
du
système
de
«
brace
»
en
X,
une
technique
de
fabrication
qui
fournissait
une
meilleure
solidité
de
l’instrument.
D’ailleurs
cette
technique
est
rapidement
devenue
le
standard
industriel
pour
la
guitare
à
cordes
d’acier.
Vers
la
fin
du
19e
siècle,
Orville
Gibson
a
commencé
à
fabriquer
des
guitares
«
archtop
»
(ou
guitare
à
table
bombée)
avec
des
trous
en
forme
d’ovale
dans
le
corps
de
l’instrument.
Pour
adopter
les
cordes
d’aciers
sur
son
instrument,
il
a
construit
un
corps
se
rapprochant
de
l’apparence
et
de
la
forme
du
violoncelle
–
où
le
pont
n’exerce
pas
un
couple
sur
le
dessus,
mais
uniquement
une
pression
vers
le
bas
(cela
permet
à
la
tête
de
vibrer
plus
librement
et
donc
de
produire
plus
de
volume).
Guitare
“Archtop”
d’Orville
Gibson,
1898
Guitare-Archtop-Orville-Gibson-1898Guitare-Archtop-Orville-Gibson-1898
Au
début
des
années
1920,
le
designer
Lloyd
Loar
s’est
joint
à
Gibson
et
a
affiné
la
guitare
«
archtop
»
jazz
dans
sa
forme
qui
présentait
désormais
des
trous
en
«
F
»
(dans
le
corps
de
l’instrument),
un
pont
flottant
et
quelques
composants
rappelant
le
violoncelle.
Gibson
Lloyd
Loar
F-5,
1922-1924
Gibson-Lloyd-Loar-F-5Gibson-Lloyd-Loar-F-5
La
guitare
électrique
est
née
lorsque
les
micros
ont
été
ajoutés
à
la
guitare
hawaiienne
et
«
jazz
»
à
la
fin
des
années
1920.
Celle-ci
a
ensuite
été
commercialisée
dès
le
début
des
années
1930
chez
Rickenbacker
:
il
s’agissait
en
fait
de
guitares
munies
de
microphones
en
tungstène.
La
fabrication
des
premières
guitares
électriques
concorde
avec
l’apparition
des
formations
«
big
band
»,
des
orchestres
de
jazz
dans
lesquels
la
guitare
ne
pouvait
plus
rivaliser,
en
termes
de
niveau
sonore,
avec
la
multitude
d’autres
instruments
qu’ils
comprenaient.
La
véritable
première
guitare
électrique
par
Rickenbacker,
1932
premiere-guitare-electrique-Rickenbacker-1932premiere-guitare-electrique-Rickenbacker-1932
Mais
le
véritable
«
décollage
»
commercial
dans
l’histoire
de
la
guitare
ne
s’est
pas
produit
avant
1936
(504
exemplaires
ont
été
expédiés),
lorsque
Gibson
présenta
son
nouveau
modèle
ES150,
par
l’entremise
du
célèbre
Charlie
Christian.
La
Gibson
ES150
crée
par
Charlie-Christian,
1936
Gibson-ES150-Charlie-Christian-1936Gibson-ES150-Charlie-Christian-1936
À
cette
époque,
la
plupart
des
guitares
électriques
sont
dites
«
solid
body
»,
car
elles
ne
disposent
pas
de
caisse
de
résonance
0
leur
corps
est
rempli.
La
controverse
persiste
parmi
Les
Paul,
Leo
Fender,
Paul
Bigsby
ou
O.W.
Appleton,
à
savoir
qui
a
construit
la
toute
première
guitare
«
solid
body
».
Une
thèse
affirme
qu’elle
aurait
été
conçue
par
le
guitariste
et
concepteur
Les
Paul
au
début
des
années
1940
alors
que
celui-ci
travaillait
en
tant
qu’hôte
dans
l’usine
d’Epiphone
Guitar.
Sa
guitare
était
de
forme
rectangulaire,
simplement
équipée
d’un
manche
et
d’une
tête.
Cependant,
des
approfondissements
ont
démontré
que
d’autres
guitares
électriques
de
type
«
solid
body
»
avaient
déjà
été
fabriquées
auparavant.
Il
s’agissait
de
prototypes
de
luthiers,
certains
modèles
ayant
même
été
commercialisés
en
petite
série
(chez
Audiovox
et
Rickenbacker
vers
1935,
par
exemple).
Bien
que
Gibson
ait
proposé
une
guitare
semi-acoustique
pourvue
de
microphones,
c’est
par
l’électricien
et
fabricant
d’amplificateurs
Leo
Fender
que
le
premier
modèle
«
solid
body
»
à
succès
a
été
fabriqué.
Il
s’agit
de
la
Fender
Telecaster,
créée
en
1950,
suivie,
en
1954,
par
la
guitare
électrique
la
plus
répandue
et
copiée
depuis
lors,
la
célèbre
Stratocaster.
Popularisé
par
John
Lee
Hooker
et
Freddie
King,
avait
vu
le
jour
la
Gibson
Les
Paul
deux
ans
auparavant
qui,
encore
aujourd’hui,
est
un
instrument
de
luxe.
Cependant,
le
décollage
commercial
de
la
guitare
Les
Paul
n’a
pas
été
avant
1954,
lorsque
Gibson
décida
de
retirer
le
cordier
plutôt
inesthétique
sur
les
premières
Goldtop.
Durant
la
même
année,
Fender
a
aussi
inventé
la
basse
électrique
moderne,
qui
est
venue
remplacer
les
prototypes
précédents
et
les
contrebasses
utilisées
jusqu’alors.
Fender
Telecaster,
1950
guitare-fender-telecaster-1950guitare-fender-telecaster-1950
La
toute
première
Gibson
Les
Paul
“Goldtop”,
1952
guitare-gibson-les-paul-goldtop-1952guitare-gibson-les-paul-goldtop-1952
La
célèbre
guitare
Fender
Stratocaster,
1954
guitare-fender-stratocaster-1954guitare-fender-stratocaster-1954
La
deuxième
Les
Paul
“Goldtop”
par
Gibson,
1954
guitare-gibson-les-paul-1954guitare-gibson-les-paul-1954
En
France,
les
premières
électriques
sont
apparues
en
1956
dans
l’histoire
de
la
guitare,
créations
des
frères
Jacobacci,
suivis
en
1978
par
Christophe
Leduc,
en
1980
par
Patrice
Vigier
et
en
1982
par
Lag.
Plusieurs
artisans
s’installeront
ensuite
au
pays,
contribuant
ainsi
à
donner
une
renommée
internationale
à
la
lutherie
française.
Parmi
eux,
Franck
Cheval,
Patrice
Blanc,
Maurice
Dupont
Frédéric
Pons
et
Alexandre
Littee.
Des
luthiers
français
firent
d’intéressantes
innovations,
comme
la
table
flottante
(Leduc),
le
manche
90/10
(90
%
bois,
10
%
carbone)
ou
le
vibrato
avec
roulements
à
aiguilles
(Vigier).
Aujourd’hui,
au
XXIe
siècle,
Les
Paul
et
Stratocaster
demeurent
les
deux
types
de
guitares
électriques
dominants
dans
l’histoire
de
la
guitare,
aux
formes
maintes
fois
copiées
dans
l’histoire
de
la
guitare.
Les
premières
Fender
ont
amené
sur
le
marché
l’idée
du
manche
vissé
et
fabriqué
séparément
du
corps
–
une
idée
d’ailleurs
largement
répandue
en
2008.
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John Lennon et George Harrison en avait acheté une chacun, pour la petite somme de 161...
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