Le guitariste équatorien Patricio Cadena Pérez offre à la découverte de son public un programme nouvellement conçu, et propose ainsi de poser ensemble un regard neuf et sensé sur la guitare classique moderne. Articulé autour d’œuvres des maîtres Francisco Tárrega et Agustín Barrios Mangoré, ce voyage entre Amérique et Ibérique révèle la densité de l’instrument et de l’artiste. Depuis Valence, Grenade et Barcelone avec Francisco Tárrega, la guitare de Cadena Pérez traverse l’océan vers le Paraguay, le pays d’Agustín Barrios Mangoré, Cuba et l’Uruguay.
Recuerdos de la Alhambra, composé à la toute fin du XIX° siècle par Francisco Tárrega, permet à Patricio Cadena Pérez de dérouler une virtuosité fine et juste. Cette partition, monument de la guitare classique moderne, mêle la technicité des trémolos à une nostalgie tendre qui évoque sans pareille la Grenade qu’aimait Tárrega. Cette pièce est chère au cœur de Cadena Pérez, qui en avait dédié un enregistrement aux victimes du tremblement de terre qui frappait son pays, pendant l’une de ses tournées de concert, en 2016.
Dans Capricho Árabe, c’est à Valence que nous entraînent alors Tárrega et Cadena Pérez. Il y résonne des influences multiples, propres à cette Castille carrefour de cultures, faite d’une histoire mêlée de romanité, d’islam et de chrétienté. La tranquillité et l’intériorité de Patricio Cadena Pérez sont là le support à une musicalité émue et riche.
L’histoire de La Catedral du paragyayen Agustín Barrios nous transporte dans le vingtième siècle d’une Amérique en effusion. Inspirée par les orgues et les cloches de la cathédrale de Montevideo en Uruguay, la pièce fut enrichie plus tard d’une « saudade », une « mélancolie », composée à Cuba. Au gré d’un jeu fluide et habité, Patricio Cadena Pérez donne à entendre la dualité entre l’intérieur de l’édifice religieux et le Montevideo agité, et déploie habilement le relief d’un voyage architectural et très sensoriel.
Patricio Cadena Pérez offre avec ce programme la somme des influences qui nourrissent son jeu sensible et à la musicalité affirmée et habitée. La justesse des pièces, la description évocatrice qu’elles recèlent, déposent à l’esprit du public un paysage vivant dont Patricio Cadena Pérez se fait le passeur.
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